L’une des six parties de qualité du poème est la lexis. La lexis, que l’on peut traduire par par “diction” relève d’un travail spécial, de suppléer au mime, au point que la lexis est “un agrément” qui “masque” le défaut de représentation. Autrement dit : la lexis est la limite formelle qui interdit à la fois l’art pour l’art et permet l’emploi du “pur plaisir” aux fins d’un redoublement mimétique exposé à la limite même de toute représentation “présentable”. Elle joue le rôle que joue la limite du corps enveloppant. La lexis est l’étoffe ornementale du mime poétique en tant qu’elle peut ajouter le fond et la forme comme l’écorce est l’enveloppe quasi vivante de l’arbre.
— Philippe Beck, dans la préface de la "Poétique" d'Aristote

Il suffit de prendre les formes végétales et notamment les branches des arbres comme des lignes de phrases, de la prose et alors tout ce qui en jaillit, tous les corps vivants qui s’y réfugient peuvent être dès lors perçus comme des manifestations poétiques, la lexis du monde naturel.